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Colère, indignation, peur…


par J.J.  -  21/10/2009




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Voilà les trois sentiments que j’ai ressenti en voyant vendredi 16 octobre, aux infos de France 2, les manifestations anti IVG à Madrid.

Colère de voir une secte qui brandit la menace des hypothétiques châtiments encourus dans un hypothétique au-delà pour frapper des esprits faibles.

Indignation, quand on constate qu’une partie des habitants de ce pays de soleil et de lumière, qui a vécu quarante ans de nuit et de brouillard, continuent à obéir à ceux qui ont été les soutiens, sinon les promoteurs de la tyrannie qui a amené leur ruine et leur malheur.

Peur que des fanatiques bornés et revanchards ne déclenchent un cataclysme social propre à ruiner les progrès de la société civile.

Il faut reconnaître au roi Juan Carlos le grand mérite d’avoir rétablie et défendu la démocratie dans son pays. Malheureusement, comme dans toutes les royautés, par essence de droit divin, l’Eglise catholique a conservé dans ce pays une influence bien trop grande, qu’elle voudrait imposer à tous. Ce qui est d’ailleurs une preuve de sa faiblesse et de sa faillite : si son pouvoir spirituel avait quelque efficacité, elle n’aurait point besoin du pouvoir temporel et séculier pour s’imposer…

Ce sont d’ailleurs, ou peut s’en faut, les mêmes individus qui iront le cas échéant manifester pour le rétablissement de la peine de mort, ou pour demander la participation de leur pays à des guerres aussi funestes qu’imbéciles, n’hésitant pas à envoyer à la mort des milliers d’êtres humains.

Grâce à la carotte de la non obligation de légaliser l’avortement, les euro dirigeants ont soutiré l’approbation du peuple irlandais au traité européen (quelles désagréables surprises nous réserve la mise en application de ce fourre tout abracadabrant, à l’image de son concepteur ?).

Encore une contradiction flagrante dans ce pays où, pendant des décennies (est-ce bien terminé ?), furent pratiqués avec démesure l’assassinat politique ou religieux, l’attentat aveugle ou ciblé, mais toujours meurtrier. Ce pays où l’on faisait récemment encore bon marché de la vie humaine, ce pays au passé récent tragique, veut respecter l’existence d’un amas de cellules qui n’a ni passé, ni présent et pas encore d’avenir, mais déclare son mépris pour des êtres de chair et de sang, qui eurent un passé, vécurent le martyre au présent sans avoir l’espoir d’un avenir.

Et tout cela, bien sûr, pour la plus grande gloire de Dieu !

Et pourtant, je suis hostile à l’avortement
Après le viol, il n’est probablement pas de torture plus cruelle pour une femme, que de devoir choisir, si elle le peut, entre le traumatisme physique et psychologique que représente cette intervention, et la remise en cause de son avenir.
Comme d’habitude, c’est la femme qui est la victime expiatoire du péché (ou tout au moins ce que l’on a décrété être un péché….).

De même que dans l’Islam, seule la femme doit se préserver de la concupiscence des mâles !
Précaution inutile, car si quelque soudard ou détraqué libidineux vient à les assaillir, ce n’est pas la misérable guenille dont elles s’affublent qui les protégera.

De même qu’en Afrique certaines femmes sont toujours les victimes des préjugés sexuels qui induisent les pratiques de mutilation pour assouvir l’égoïsme masculin.

Oui, je suis adversaire de l’IVG, car ce n’est pas un mode de contraception à encourager. Si une politique réaliste, bien organisée, avec le soutien réel et actif des pouvoirs publics donnait plus de moyens aux actions de planning familial, si une promotion intelligente des méthodes et procédés de contraception "douce" était organisée, l’IVG serait reléguée aux relativement peu nombreuses interventions thérapeutiques ou à des situations de force majeure.

Ce devrait être, et dans une situation désespérée, l’ultima ratio, le dernier recours.

Hélas, du train où vont les choses, nous n’en prenons pas le chemin.


J.J.



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