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Les paroles du Cardinal Ratzinger ne sont pas sans rappeler les propos des fondamentalistes musulmans.


par François Perrot

9 septembre 2004


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Les paroles du Cardinal Ratzinger ne sont pas sans rappeler les propos des fondamentalistes musulmans.

Dans une interview exclusive publiée par "le Figaro" le 13 août 2004, le bras droit du pape, le Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican, s'en prend au "laïcisme" sans véritablement définir ce qu'il entend par ce terme pour le rendre responsable de la montée du fondamentalisme musulman. Les réponses du Cardinal Ratzinger nous sont apparues peu claires voire contradictoires.

Le Cardinal commence par poser la question de l'attitude de dieu par rapport à la souffrance humaine : "Pourquoi Dieu agit-il ainsi avec nous ? Où est sa bonté dans la maladie ?" Nous n'aurons pas de réponse puisque le Cardinal se contente de répondre en affirmant qu' "il n'est pas possible de comprendre immédiatement le sens de la souffrance". Il aurait été intéressant qu'il nous donne une réponse plus élaborée et nous explique par exemple pourquoi Dieu agit ainsi avec les enfants.

Dans cette interview, le Cardinal rappelle que le Pape est venu souvent en France et que sa formation est liée à notre pays : "Sa formation spirituelle et théologique est liée à la France où il a effectué de nombreuses visites." Cette réponse nous informe que le pape n'a pas profité de ses visites en France pour se former en matière de philosophie et nous pensons que c'est regrettable, car en France nous avons aussi de grands philosophes (Montesquieu, Montaigne, Voltaire, Diderot...).

Toujours à propos des visites papales, le Cardinal rappelle la commémoration de la conversion de Clovis. "Je me souviens particulièrement de celle qui a commémoré l'anniversaire du baptême de Clovis comme d'un grand renouveau du baptême de la France." Nous prenons la liberté de rappeler au Cardinal que certes Clovis s'est bien fait baptiser, mais uniquement pour des raisons politiques et que cette conversion ne l'a pas empêché de faire éliminer ses adversaires voire certains membres de sa famille.

Reprenant le mythe de la France "fille aînée de l'Eglise", il reconnaît que celle-ci "a beaucoup donné à l'Eglise." Sur ce point, nous lui donnons raison, car il est vrai que pendant la période de l'inquisition, les institutions d'alors ont beaucoup collaboré avec l'Eglise. Cependant, il faut toutefois préciser que "La fille aînée de l'Eglise" a dû combattre pour obtenir que ses citoyens ne soient plus sous la coupe de l'Eglise catholique, notamment en votant la loi de 1905.

Le Préfet-Cardinal est contradictoire lorsqu'il affirme à la fois que "Nous sommes pour la laïcité" et que "La foi n'est pas une chose purement privée". En effet, comment être pour la laïcité et vouloir que la religion ne soit pas cantonnée à la sphère privée. Contradictoire aussi quand il déclare que la "profanité absolue" serait le produit du relativisme qui sévit actuellement dans notre société. En effet, il nous semble impossible d'être à la fois pour l'absolu et le relativisme.

Concernant l'avortement, le Cardinal explique qu' "En ce qui concerne le droit de vivre, il doit être protégé par tout État, du premier instant de la vie au dernier. C'est une évidence de la raison, ce n'est pas une position de foi." En quoi est-ce une évidence de la raison ? Il y a de nombreuses personnes qui se contentent de la raison et qui sont pour l'avortement et parfois même contre. Une telle affirmation laisse supposer que le Cardinal confond foi et raison.

Le Cardinal Ratzinger affirme que l'homme "doit être ouvert à la connaissance des exigences de la nature humaine, de la personne humaine comme telle." Cette affirmation ne prend pas en compte que l'homme est surtout le produit de la culture, sinon il ne serait qu'un animal.

Abordant le fait que le préambule de la Constitution européenne ne mentionnent pas les racines chrétiennes de l'Europe malgré les interventions du Vatican, le Cardinal affirme que "Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. Il s'agit d'un simple fait de l'histoire". Cette déclaration est totalement fausse historiquement. La culture européenne est, en effet, la conjugaison à la fois de la Grèce, de Rome, du Christianisme, du Judaïsme et de la Philosophie dite des "Lumières".

Concernant le refus de l'entrée de la Turquie dans l'Europe, nous ne sommes pas forcément en désaccord avec lui. Nous regrettons simplement qu'il n'aborde pas le statut de la femme dans ce pays qui selon nous est une véritable raison pour refuser cette entrée au moins temporairement.

Enfin, pour couronner le tout, le Cardinal affirme que "la montée du fondamentalisme est elle-même provoquée par un laïcisme acharné." Si nous comprenons bien, ceux qui défendent la laïcité, et il y a des croyants parmi eux, doivent se sentir coupables de la montée du fondamentalisme religieux. Jusqu'à preuve du contraire se sont les fondamentalistes qui ont provoqué les laïques et non l'inverse. Cette affirmation nous confirme dans l'idée que le catholicisme a pour fond de commerce la culpabilité et qu'il est par conséquent nécessaire pour elle de culpabiliser.

Les paroles du Cardinal ne sont pas sans rappeler les propos des fondamentalistes musulmans.


François PERROT   -   09/09/04



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