En noir, le texte de la page concernée
En rouge foncé, le commentaire de l'internaute.
En violet, la réponse de atheisme.free.fr
Les parties précédées de >> sont des remarques aux remarques situées au-dessus.
Quelques parties de cette très longue lettre, non nécessaires à la compréhension des arguments n'ont pas été reprises.
Objet: Réaction d'un [autre] chrétien
Salut !
Voici la réaction d'un croyant (chrétien réformé ou protestant) à vos arguments en faveur de l'athéisme.
L'absence : L'absence de Dieu et l'absence de preuve
Des milliers d'années de religion n'ont jamais réussi à démontrer l'existence de Dieu. Pourquoi croire en quelque chose qui n'a pas été prouvé ?
Nous ne pourrons jamais démontrer que l'existence ou l'inexistence de Dieu. Je crois qu'il est utile de faire la distinction entre la foi ("je crois que...") et le savoir ("il a été démontré que..."). Ainsi, le croyant et l'athée sont sur un pied d'égalité : ils ne peuvent démontrer l'objet de leur foi.
Oui, mais vous vous trompez en ce qui concerne l'athéisme. Ce n'est ni une foi, ni une croyance. Voir le passage sur l'athéisme est-il une croyance ?
Faute de preuves ou de signes tangibles de l'existence de Dieu apportées par les croyants, la non-croyance est le choix le plus raisonnable.
Cette dernière phrase n'est pas un argument en faveur de l'athéisme. On peut même la retourner comme un crêpe : " Faute de preuves de l'inexistence de Dieu apportées par les athées, la croyance est le choix le plus raisonnable ".
Bien sûr, si on ne remet jamais en question ce qui est écrit ou dit par d'autres croyants, mon raisonnement ne marche pas. Il faut avoir un minimum de raison, pour au moins se poser la question.
Pourquoi Dieu se cache-t-il ? La réponse la plus vraisemblable, c'est parce qu'il n'existe pas.
Plus loin vous affirmez que nous devons éviter les pièges de la facilité. Hors, il est plus facile de vivre avec des réponses qu'avec des questions. C'est pourquoi je préfère me laisser animer par cette question plutôt que de chercher des réponses qui sont toutes, selon moi, insatisfaisantes. De plus, cette question pose problème davantage aux croyants qu'aux athées. Ainsi, il est plus facile d'être athée devant un Dieu qui se cache que d'être croyant.
Vous inversez les rôles : Dieu est une réponse. Ne pas croire, c'est rester avec des questions sans réponse.
Si c'était aussi facile d'être athée, il y en aurait beaucoup plus que de croyants.
>> Je crois plutôt que Dieu est une question. La preuve ? Les réponses multiples qui opposent trop souvent les humains entre-deux.
>> Ces réponses multiples ne portent que sur les modes de communication avec le divin, pas sur le fond.
Si Dieu existe et ne se montre pas, pourquoi adhérer à telle religion plutôt qu'à telle autre ?
Cette question ne se pose pas pour un chrétien puisqu'il croit que sa foi est un don de Dieu. À cela vous pouvez demander : " Pourquoi Dieu choisi de donner la foi à une personne plutôt qu'à une autre ? ". Une autre question sans réponse !
C'est une formulation de croyant. Pour l'athée, c'est plutôt lié à des aspects sociologiques ou psychologiques, que vous évoquez d'ailleurs plus bas.
Je conçois que les non-chrétiens abordent la question religieuse en termes d'adhésion avec l'aide des outils de la sociologie et de la psychologie. C'est une question de foi. Est-ce que je préfère faire confiance en la Bible ou en les sciences dites de l'âme ?
Si Dieu existe, qui a créé Dieu ? Est-il l'unique représentant d'une génération spontanée ?
Il s'agit de questions de foi. Chaque tradition (y compris l'athéisme) apporte des réponses différentes.
L'athéisme n'apporte pas de réponse sur ce qu'il ignore.
Parce que le dieu des Ecritures ressemble trop à l'homme, pour ne pas être suspecté d'avoir été créé par lui.
Le Dieu des Écritures ressemblent à l'humain parce qu'elles utilisent un langage anthropomorphe. Les chrétiens croient que c'est le langage le plus approprié pour Dieu afin de se faire connaître facilement à l'être humain. En d'autres termes, la Bible parle avec des images afin d'être concrète et compréhensible pour l'être humain.
Ce n'est pas toujours ce qui a été dit. En outre, certains croyants, comme les créationnistes, prennent encore la Bible au pied de la lettre.
>> Le christianisme n'est pas un bloc monolithique.
Les dogmes religieux sont en contradiction avec le réel, avec ce que l'on constate tous les jours
Parce que l'homme sait qu'il va mourir et qu'après la mort, il n'y a plus rien.
Vous mélangez foi et savoir. L'humain ne sait pas ce qu'il y a après la mort. L'athée ne sait pas qu'il a rien après cette vie mais "croit" qu'il n'a rien. C'est une décision de foi.
Une précision : l'athée ne dit pas "je crois qu'il n'y a rien après la mort", mais "je ne crois pas qu'il y ait quelque chose après la mort". Vous me direz que c'est la même chose. Pas tout à fait, c'est pour montrer qu'une incroyance n'est pas une croyance inversée.
Pourquoi adorer un Dieu que l'on dit miséricordieux et qui condamne tous les hommes à cause du péché originel d'un seul (injuste), qu'il a lui-même créé et soumis à la tentation (pervers), . et pour une histoire de pomme (mesquin).
Vous confondez miséricorde et justice. Dans sa justice, Dieu condamne le pécheur à la peine qu'il mérite. Pourquoi ? Parce que l'être humain a été créé libre, d'où sa responsabilité. Cependant, Dieu est Amour puisqu'il accorde le salut gratuitement. En effet, les péchés des élus ont été effacés par Jésus à travers sa mort sur la croix.
S'il y a des élus, c'est en contradiction avec la notion de liberté et de responsabilité.
>> Vous avez raison d'y voir une difficulté. Le christianisme réformée a toujours tenté de tenir ensemble la Souveraineté de Dieu Absolue sur toute chose (Dieu est libre de suivre son plan selon sa volonté où chaque humain a un rôle à jouer) et la liberté humaine.
Pourquoi les croyants ont-il presque toujours la religion de leurs parents et de leur milieu ?
Nous ne pouvons nous tourner vers le Dieu des Écritures si nous n'avons pas entendu le message de la Bible. Ainsi, les enfants ayant entendu parlé de l'Évangile à la maison ont plus de chance de se tourner vers le Christ que ceux et celles n'ayant pas ou peu entendu parlé de Dieu. Cependant, cela n'est pas une règle absolue. En ce qui me concerne, mes parents ne sont pas des croyants.
Les musulmans disent la même chose du Coran.
La souffrance ou la mort d'enfants par définition innocent. Pourquoi le malheur s'est-il abattu sur celui-ci et pas sur l'autre.
Réalité terrible où tous, croyants et athées, sont confrontés. La religion ne doit jamais devenir un "opium" endormant l'humain devant la souffrance et le mal. Le mal est présent dans notre monde et touche tout le monde sans discrimination. Nous ne devons pas voir le doigt de Dieu dans nos souffrances, il n'en est pas responsable et ne tente personne. Ainsi, il est normal de se révolter devant des situations atroces. Lorsque cela est possible, cette révolte doit se traduire par des actions. Nous, les humains, ne sommes pas capables d'éliminer totalement la souffrance mais nous pouvons faire beaucoup. La médecine et la science peuvent trouver des solutions à certains fléaux. Nous pouvons lutter pour un monde sans oppression et en faveur d'une mondialisation plus équitable pour tous. Pour moi, la lutte contre les structures du mal (par exemple le capitalisme) doit unir les humains et non les diviser. Ainsi, tous doivent être solidaires de tous. Peu importe leurs religions ou leurs idées.
Hormis la référence à Dieu, je partage ce point de vue.
L'humanité est trop médiocre pour avoir été créée par un Dieu digne de ce nom.
[…]
Dieu n'est pas à blâmer... seuls les humains sont responsables de la médiocrité de notre monde.
Oui, car on ne peut blâmer un concept, une idée.
Pour se sentir libre
Ne pas se soumettre aux illusions, à un dogme quelconque.
Le mot "illusion" est un jugement un peu facile.
une opinion plutôt qu'un jugement
Par refus des solutions toutes faites.
Dans mes réponses, je crois avoir montré que nous sommes loin des solutions toutes faites (bien que cela existe dans certains courants du christianisme ou d'autres religions). Au contraire, certaines questions demeurent sans solution.
C'est Dieu, la solution toute faite, les religions en sont que des modes d'emploi.
>> Le Christ n'est pas venu fonder une religion mais une relation nouvelle entre Dieu et les humains. Ainsi, le christianisme insiste sur la liberté de conscience et la tolérance. Malheureusement, il existe plusieurs contre-exemple dans l'histoire.
>> D'où la phrase célèbre phrase d' Alfred Loisy :
"Jésus annonçait le royaume et c'est l'Eglise qui est venue."
Parce que s'agenouiller ou se prosterner devant quelque chose dont on ne pourra jamais prouver l'existence, est indigne de l'homme.
En tant qu'athée vous avez le droit de vous refuser de rendre gloire à un Être dont vous nier l'existence. Cependant, rendre gloire à Dieu par ses gestes et le culte n'est pas "automatiquement" indigne de l'humain. C'est un peu trop facile comme jugement.
Les croyants ne peuvent évidemment pas se rendre compte du triste spectacle pour la dignité humaine que représente un homme prosterné ou agenouillé devant une idole.
>> Je dis la même chose devant ceux et celles qui se prosternent devant l'autel du capitalisme et de la loi de marché.
>> C'est qui est dit également sur la page des faux athéismes
Pour ne pas être manipulé.
Le mot "manipulé" n'est pas représentatif de ce qui se passe dans un grand nombre de communauté chrétienne. Au contraire, le chrétien est appelé à discerner par lui-même la vérité à travers sa lecture de la Bible et à se faire sa propre interprétation (qu'il pourra confronter à celle de sa communauté ou d'autres croyants avant lui).
Les non croyants ne comprennent pas que le champ de la pensée, dans la recherche de la vérité, puisse être limité à un ouvrage unique, tel la Bible, le Coran,… même en se donnant la possibilité de l'interpréter.
>> Le chrétien (je ne suis pas compétent pour ce qui concerne le Coran), ne limite pas la recherche de la vérité à la Bible. Cependant, il accorde un statut particulier à ce livre où il croit découvrir une Parole de Dieu pour lui-même et l'humanité.
De plus, la manipulation n'est pas exclusive aux groupes religieux. Des leaders idéologiques peuvent être malhonnêtes et tenter de manipuler ses membres. Ainsi, nous pouvons trouver des manipulateurs dans des groupes d'athées comme dans des groupes chrétiens.
On vit très bien et même mieux sans Dieu
Le salut promis par l'espérance en l'au-delà empêche d'apprécier la seule, unique et courte vie de l'homme.
La foi sauve! De quoi? L'incroyant ne se sent pas perdu. Il n'a donc pas besoin d'être sauvé.
Dieu n'a pas d'utilité pratique, il n'est pas nécessaire au bonheur.
Le croyant dira le contraire : qu'il vit bien et même mieux depuis qu'il a rencontré le Seigneur. C'est une question d'expérience personnelle. Toutes les expériences méritent d'être respectées.
Je n'en doute pas, mais c'est surtout pour faire savoir au croyant qu'on peut vivre très bien sans Dieu.
Par méfiance vis à vis des solutions de facilité
Il est plus difficile d'être athée que croyant.
Au contraire, je crois qu'il est aussi difficile d'être croyant que d'être athée. La véritable solution de facilité étant l'indifférence.
C'est toujours plus difficile quand on est une minorité.
L'indifférent cache sans doute ses angoisses existentielles dans d'autres dérivatifs.