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Carnet d'athée



"Car tout sentiment religieux est un sentiment servile et quiconque s'agenouille devant Dieu se façonne à se prosterner devant un roi."
(Joseph Joubert / 1754-1824 / Carnets tome 1)


Quelques réflexions ou pensées, notées au fil des jours, présentées chronologiquement, donc sans suite logique.



Entre les deux
Ceux qui se déclarent athées ou qui ont pris conscience de l'être ne sont qu'un faible pourcentage de la population, disons 10% pour donner un chiffre rond. Les croyants fervents et pratiquants réguliers sont du même ordre de grandeurs.
Entre les deux, la grande majorité des humains ne se préoccupent guère de religion. Cependant, ils se déclarent encore catholiques, protestants, musulmans par conformisme, par confort, par habitude, par paresse, par "culture", parce qu'ils sont nés dedans, comme Obélix est tombé dans la marmite quand il était petit... mais, au fond d'eux-mêmes, ils n'y croient pas vraiment ou alors du bout des lèvres... au cas où ... pour ne pas se fermer ses portes d’un hypothétique paradis.
Il ne faut cependant pas se tromper, ce désintérêt n'est pas le signe d'une "sécularisation" de la société. Face un beau parleur, un faux prophète (pléonasme), un marchand d'espoir ou d'illusion..., beaucoup sont prêts à se prosterner ou à suivre ces guides qui donnent (ou vendent) du "sens à la vie".
A part l'augmentation du niveau d'instruction, je ne vois pas ce qui pourrait freiner ce penchant humain. Relever le niveau de vie, c'est bien, c'est même prioritaire pour la plupart des habitants de la terre, mais cela n'est pas suffisant.
(11 mai 2005)



Habent papam
Ils ont un pape. De la fumée blanche, des cloches qui sonnent, une ville qui s'arrête, la foule qui accoure pour voir l'heureux élu. Les catholiques avaient perdu leur guide spirituel, désormais la relève est assurée.
Plus généralement, la propension des hommes à tomber béat ou à genoux devant un Guide, quel qu’il soit, est immense, pour peu qu'il porte un bel habit, qu’il tienne un micro, qu’il y ait un décorum... et des médias complaisants (euphémisme).
Le danger pour l'humanité est bien là. Avec la puissance amplificatrice des moyens de communication et l'utilisation des techniques de séduction, le XXe siècle a fait la part belle aux guides suprêmes en tout genre. L'humanité en a payé un lourd tribut. La citation de Joseph Joubert, en exergue sur cette page, prend tout son sens. Malheureusement les leçons de l'histoire ne se traduisent pas par un changement génétique chez l'homme qui permettrait d'éviter que de tels événements ne se reproduisent. Il faudrait pour cela des dizaines de milliers d’années. Il reste la mémoire collective, mais que pèse-t-elle face à la crédulité de la grande majorité de la population ?
(20 avril 2005)



Prières pour le pape (suite)
Un peu plus bas sur cette page (9 février 2005), je dis ne pas comprendre le sens de la prière. Or depuis la mort du pape, mais aussi en travaillant sur un article en préparation, j’ai l’impression d’en avoir compris le sens.
En effet, je regardais à tort en direction de celui pour qui l’on prie. Non, le but de la prière c’est avant tout de soulager la souffrance et le stress de celui qui prie. La prière, par la position adoptée, les textes récités, leur rythme… s’apparente à une forme de relaxation qui apaise. Elle réconforte d’autant plus qu’elle est accomplie en groupe, selon un rite immuable (qui rassure) et dans une église plusieurs fois centenaire, éternelle à l’échelle humaine.
(4 avril 2005)



Spiritualisme et matérialisme
L'approche spiritualiste des choses ("l'esprit peut exister indépendamment de la matière", d'où la notion d'âme plus ou moins éternelle, d'un dieu transcendant...) ressemble à une vision purement égocentrique. Le monde est vu à partir sa propre conscience, qui se définit elle-même comme un esprit... On est alors juge et partie (esprit se posant la question de l’esprit), donc subjectif, ce qui ne peut que conduire à cette impression de primauté de l'esprit sur la matière. Il suffit de recevoir un coup sur la tête et de perdre conscience pour être ramené à la dure réalité de la matière.
A l'inverse, être matérialiste, c'est savoir prendre du recul par rapport à soi, savoir oublier son petit être minuscule pour observer le monde. Un regard plus objectif qui conduit à des conclusions différentes.
(23 mars 2005)



Si j’étais Dieu...
Si j’étais Dieu, je ne serais sans doute pas impartial avec les mécréants. Je ne les condamnerais pas à brûler en enfer, mais plutôt à lire la Bible... éternellement.
Quant aux croyants que j’accueillerais au paradis, je leur ferais l’honneur de venir en personne leur lire la Bible... éternellement.
(15 mars 2005)



Egorgez votre famille !
Eternel refrain des croyants : "Si vous ne croyez pas en Dieu, tout est possible." L’un d’eux vient même de me suggérer, en l’absence de croyance au châtiment divin : "Egorgez votre famille ou d'autres personnes qui vous sont chères, mettez le feu à votre maison (ou appartement) et poignardez-vous !"
Faut-il en rire ou en pleurer ?
Ainsi, les croyants ne tuent pas leur famille uniquement parce qu'ils ont peur du châtiment divin ! C'est faire injure à la très grande majorité d’entre eux de penser qu'ils raisonnent ainsi.
Heureusement pour la société, la conscience morale existe chez la plupart des êtres humains indépendamment de la notion de Dieu ou de transcendance. De tels arguments de la religion ne s’adressent en fait qu’à une faible partie de la population et leur efficacité n’a pas été démontrée.
(09 mars 2005)



De la messe en latin
Il m'arrive parfois de me demander si le passage de la messe en latin à la messe en français n'a pas contribué à vider un peu plus les Eglises. En latin, langue qu'en général on ne comprenait pas, on pouvait laisser son esprit vagabonder, profiter de la fraîcheur des lieux, de l'architecture, des jeux de lumière sur les vitraux, de la mélodie de chants religieux... Bref, passer le plus agréablement ce moment jadis consacré aux convenances sociales. Mais dans sa langue maternelle, cela n'est plus possible. On est obligé d'entendre, de comprendre, de supporter des propos qui choquent la raison, des fadaises auxquelles on ne croit pas et qui déconcentrent...
Une fois ça va, deux fois ça passe...
(26 février 2005)



Une idée reçue tenace
Parmi les avantages que les croyants, même peu pratiquants, prêtent à la religion et mettent souvent en avant, c’est celui du garde fou qu’elle constituerait en matière de morale. "Sans la religion, chacun ferait ce qu’il veut !"
Il n’y a guère d’idée plus fausse que celle-ci. En faisant intervenir une transcendance, une divinité qui voit tout et qui fait le bilan de chaque être humain dans l’au-delà, lors d'un "jugement dernier", la religion manie la carotte et le bâton. Elle s’adresse aux sentiments les plus primitifs que sont la peur et l’espérance d’un bénéfice futur. Elle ne s’adresse ni à l’intelligence humaine qui est apte à comprendre l’intérêt de tel ou tel comportement, ni au sens des responsabilités de chacun envers les autres.
Des parents agnostiques ou athées ainsi que le système d’instruction laïque, si on lui en donne les moyens, sont à même de fournir aux enfants les bases morales nécessaires à la vie en société.
(18 février 2005)



Prières pour le pape
Le pape est hospitalisé et des milliers de fidèles prient pour lui.
J'admets tout à fait que l'on puisse se recueillir pour penser à quelqu'un qu'on aime ou admire, qu'on le soutienne moralement, qu'on l'encourage dans une épreuve qu'il subit...
Mais prier ? Dans quel but ?
Demander un miracle, une rémission de la maladie, retarder l'issue fatale ?
Si la prière était efficace, cela se saurait, d'autant plus que dans une ère "cathodique" comme la nôtre, peu d'êtres humains ont été l'objet d'autant de prières.
Demander une intercession divine pour le salut de son âme ?
Mais c'est lui faire injure en laissant supposer que sa vie terrestre ne remplit pas les conditions pour qu'il soit admis au paradis et qu'il a besoin d'un coup de pouce ? Pire, c'est faire injure au Dieu auquel tous les catholiques croient, en pensant qu'il est nécessaire d'attirer sa divine attention sur le premier de ses fidèles. En effet, cela laisse sous-entendre que Dieu s'intéresse à l'Eglise catholique comme à sa première chemise ou bien qu'il n'est pas omniscient.
Je demande aux croyants d'excuser mon "esprit matérialiste" (si l'on peut accoler ces deux mots) de demeurer irrémédiablement hermétique à la notion de prière.
(9 février 2005)



Une histoire somme toute banale
Un des buts de la théologie chrétienne est de donner une origine divine aux récits des Evangiles. Pour l'homme moderne, les contorsions théologiques de l'Incarnation, de la Trinité, de la Consubstantialité, de l'Immaculée Conception, de la Vierge Marie, du "Je meurs pour sauver les hommes d'un péché qui remonte à Adam et Eve"... frisent le ridicule. Je comprends pourquoi les églises se vident.
En admettant que Jésus, être humain, ait existé, ce qui n'a pas encore été prouvé, cette histoire d'un homme qui dérange les pouvoirs en place devient beaucoup plus simple à expliquer et à comprendre si elle ne se déroule qu'entre êtres humains. Simple ... et malheureusement banale.
(2 février 2005)



Question aux incroyants
A votre avis, si un croyant pratique l'invective envers vous qui êtes incroyant, vous accable de tous les noms d'oiseaux, vous promet les feux de l'enfer, vous considère comme amputé d'une partie du cerveau vous empêchant de percevoir sa VERITE, se montre intolérant..., quelle sera votre réaction ?
Face à un tel comportement, vous allez vous raidir dans vos positions, vous allez être conforté dans vos convictions et considérer que cette attaque est une preuve de faiblesse et de manque d'arguments. Bref, le croyant aura réussi l'inverse de qu'il voulait faire et confirmer le vieil adage : "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre."
La réciproque est bien évidemment vraie. Ce n'est pas en s'en prenant brutalement aux religions et à leurs adeptes que l'on peut les amener à réfléchir, à reconsidérer leurs croyances, à douter de la VERITE...
(25 janvier 2005)



Surprise
Certains croyants promettent aux athées la "surprise de leur vie" quand ils se réveilleront après leur mort.
On en a froid dans le dos de l'enfer qui nous attend !
Les athées par contre ne peuvent leur promettre aucune surprise, même pas celle de constater qu'ils ont cru pour rien, qu'il n'y a rien après la mort, que Dieu n'existe pas... Car, jusqu'à leur dernier souffle, ils croiront, puis le vide, le néant,... il n'y aura rien à constater car ils ne seront plus là pour le faire. Mais quelques-uns seront, dans les derniers instants de leur vie, saisis d'un affreux et terrible doute.
"Ai-je cru pour rien ?"
Epouvantable angoisse.
Incommensurable regret.
Mais il sera trop tard.
Pour les vivants, il est toujours temps de commencer sans attendre à faire son propre deuil. La vie n'en paraît alors que plus belle.
(18 janvier 2005)



Les Dieux s'ennuient
Foulard, kippa, turban, porc, viande halal...
Ayant l'éternité derrière eux et devant eux, les dieux s'ennuient. On les comprend. Alors ils s'occupent comme ils peuvent, ... en régentant la façon de s'habiller ou de manger de leurs ouailles, par exemple.
(11 janvier 2005)



Dieu fait des ronds dans l'eau
La dure et aveugle réalité de la nature s'est rappelée à l'humanité, causant en quelques minutes la mort de dizaines de milliers de personnes. L'humanité, si prompte dans des instants de folie, à s'entredéchirer dans des guerres beaucoup plus meurtrière, soit dit en passant, semble pour une fois vouloir se serrer les coudes. Félicitons-nous de cette solidarité planétaire.
J'avoue que je n'aimerais pas, après une telle catastrophe, être à la place des croyants. Comment garder la foi en un Dieu dit "de bonté et d'amour" ? Comment croire que la vie a un sens, hormis celui que l'homme veut bien humblement lui donner? Comment croire que la prière peut avoir un quelconque effet, si ce n'est un effet placebo sur celui qui prie? Comment croire que des âmes immatérielles aient quitté les corps en putréfaction pour vivre ailleurs une autre vie ?
Les théologiens devront faire de nouvelles contorsions intellectuelles et spirituelles pour rendre les dogmes religieux cohérents avec la réalité.
Il est vrai que la raison pèse souvent peu devant des sentiments exacerbés de peur, de chagrin, de désespoir. Son action est plus dans la durée.
(04 janvier 2005)


>>>  Suite du carnet d'athée


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